L’information, telle que relayée par France 24 avec l’AFP, précise que la télévision publique tunisienne, qui organise un débat pour le second tour de la présidentielle, a affirmé qu’elle pourrait l’organiser en prison, dans le cas où le candidat Nabil Karoui serait toujours incarcéré avant l’échéance électorale.
Si tu ne peux pas aller au débat, le débat viendra à toi. Le PDG de la télévision nationale tunisienne, Mohamed Lassaad Dahech, a indiqué mercredi 25 septembre que sa chaîne serait prête à organiser le débat entre les candidats du second tour de l’élection présidentielle en prison, dans le cas où le magnat des médias Nabil Karoui, actuellement en détention provisoire, serait toujours derrière les barreaux.
La justice devait trancher mercredi 25 septembre sur la libération de Nabil Karoui, fondateur d’une chaîne de télévision émettant sans licence et poursuivi depuis 2017 pour blanchiment d’argent et évasion fiscale. Mais une nouvelle fois, celle-ci a repoussé sa décision, au mercredi 2 octobre, précise Kamel Ben Massoud, avocat de Nabil Karoui.
Le 15 septembre, Kaïs Saïed, universitaire ayant fait campagne contre les partis au pouvoir, est arrivé en tête du premier tour avec 18,4 % des voix, devant Nabil Karoui qui a rassemblé 15,58 % des votes, après avoir mené de multiples opérations de charité télédiffusées.
La date de l’arrestation de l’homme d’affaires, dix jours avant le début de la campagne, avait suscité des interrogations sur une instrumentalisation de la justice par le politique.
Un feu vert des autorités pour le débat ?
« Si la justice n’autorise pas le candidat Nabil Karoui à participer à ce débat télévisé à l’extérieur de la prison, nous sommes prêts à le faire au sein de la prison », a indiqué Mohamed Lassaad Dahech.
Cela nécessiterait néanmoins un feu vert des autorités judiciaires et du second candidat, le juriste Kaïs Saïed, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Tunis.
Deux débats d’une durée d’une heure chacun, sont prévus avant le second tour de la présidentielle, sous réserve que les deux candidats puissent y participer. Leur date sera fixée une fois confirmée celle du second tour. Le scrutin pourrait avoir lieu le 6 octobre, soit en même temps que les législatives si les candidats déçu du premier tour ne font pas appel de leur recours. Sinon, il aura très probablement lieu le 13 octobre.