En Afrique, certains dirigeants sont arrivés au pouvoir grâce à l’aide de leurs hommes de main, leurs principaux conseillers. Ceci, parfois contre vents et marrés et souvent au péril de leur vie. Mais une fois que ces présidents goûtent aux délices du palais, ils ne tiennent plus leurs paroles par rapports aux promesses faites à leurs ‘bras droit’. Ces derniers qui se sentent bernés, accusent leurs mentors de ‘traites’.
Dans le classement qui suit, découvrez le Top 5 des présidents africains qui ont trahi ceux qui les ont aidés à accéder au pouvoir :
En Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara VS Guillaume Soro
Le candidat du mouvement Groupements et peuples solidaires (GPS), Guillaume Soro, a été le meilleur allié du président Alassane Ouattara, qu’il a aidé à porter au pouvoir lors de la crise post-électorale de 2010-2011 avec l’appui des forces rebelles qu’il dirigeait. Mais alors qu’il était premier ministre (2011-2012), ses relations se sont progressivement dégradées avec le chef de l’Etat, qui voulait empêcher ses ambitions présidentielles.
Selon Soro, Alassane Ouattara lui aurait fait 3 promesses devant Blaise Compaoré, si jamais il venait à le faire élire Président de la République. Comme sous le pouvoir Gbagbo, Guillaume Soro devrait être reconduit comme Premier ministre mais cette promesse n’a pas été tenue puisqu’il n’aura occupé ce poste que seulement 11 mois petits mois après l’accession au pouvoir du Président Ouattara.
« Il a été suffisamment intelligent pour me berner et raccourcir ce mandat-là à 11 mois », a reconnu Guillaume Soro. La deuxième promesse à lui faite, était celle de sa nomination en tant que N° 2 du Rassemblement des Républicains (RDR). « D’ailleurs le poste de vice-président créé en 2008 était réservé à ma personne dès que je finissais ma mission à la tête du gouvernement », a-t-il fait savoir.
Troisième promesse non tenue par l’actuel chef de l’Etat reste la succession de Ouattara à la tête de l’Etat. « Je devrais lui succéder après avoir fait deux mandats » comme ce fut le cas entre Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré, les deux anciens chefs d’État de la République du Mali.
Refusant d’adhérer au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti politique mis en place en janvier 2019 et dirigé par Alassane Ouattara, Guillaume Soro a dû démissionner de la présidence de l’Assemblée nationale en février 2019. Il s’est déclaré candidat à la présidentielle d’octobre prochain. Mais fait face à plusieurs procédures judiciaires dont une condamnation à 20 ans de prison avec déchéance des droits civiques et vit en exil en France.
Au Togo : Faure Gnassingbé VS Kpatcha Gnassingbé et Pascal Bodjona
Inculpé pour complicité d’escroquerie, Pascal Bodjona a aidé Faure Gnassingbé à accéder au pouvoir. Kpatcha Gnassingbé de son côté a écopé d’une peine de 20 ans d’emprisonnement ferme avec déchéance civique.
Au Benin : Patrice Talon VS Sébastien Germain Ajavon
Homme d’affaires avisé, Sébastien Ajavon est convaincu que l’actuel chef d’État Béninois est à l’origine de ses déboires. Candidat à la présidentielle de 2016, Sébastien Ajavon était arrivé troisième avec 23% des voix, avant de soutenir Patrice Talon, qu’il a contribué à faire élire au second tour face à Lionel Zinsou. Sebastien Ajavon avait appelé ses électeurs à voter pour Talon, le portant au pouvoir. Mais les relations entre les deux hommes se sont vite dégradées après la présidentielle, Sébastien Ajavon ayant été visé par la justice dans plusieurs affaires.
Au Gabon : Ali Bongo VS Laccruche Alihanga
Laccruche Alihanga était perçu, depuis l’accident vasculaire cérébral (AVC) du président Ali Bongo Ondimba, comme l’homme le plus puissant du Gabon. Mais il a été arrêté un an après, cible d’une vaste opération anticorruption.
Au Congo : Félix Tshisekedi VS Vital Kamerhe
Au Congo, l’incarcération de Vital Kamerhe, le 8 avril, a été précipitée par des soupçons du président congolais Félix Tshisekedi sur les manœuvres, réelles ou supposées, de son directeur de cabinet en vue d’une possible candidature en 2023. L’arrestation de ce haut fonctionnaire, ancien président de l’Assemblée nationale, directeur de campagne de Joseph Kabila en 2006 et allié clé de l’actuel chef de l’État, défraye la chronique en République démocratique du Congo et suscite diverses interprétations, car l’enjeu politique est aussi capital que le volet judiciaire.